Les frises du Parthénon

Tout commence par un jour de décembre 1801, lorsque Lord Elgin, un jeune général et diplomate anglais féru de culture classique est envoyé comme ambassadeur en Grèce, alors sous le joug de l’empire Ottoman.


Il se rend à l’Acropole et ne peut s’empêcher de s’émerveiller devant les vestiges du Panthéon, cet édifice bâti au Ve siècle avant notre ère par Périclès, dont la splendeur témoigne de la puissance d’Athènes à cette époque

source : i stock


Soucieux de la conservation des restes de l’édifice il tente de convaincre les Ottomans de prendre des mesures afin de protéger le Panthéon, mais en vain. Il décide de mener lui-même l’opération et avec l’aval du gouvernement, il rapatrie les frises du Parthénon au Royaume Uni.

Les oppositions manifestées par les autorités grecques sont balayées d’un revers de la main. Elles n’ont que peu de poids en ces temps d’occupation.
C’est ainsi que 175 mètres de frise sont démontés puis transportés jusqu’au Royaume Uni, où elles prennent la place que nous leur connaissons aujourd’hui, au sein du British Museum .


Cela fait près de quarante ans à présent que la Grèce, à l’instigation de Mélina Mercouri, l’ancienne ministre de la culture grecque, a lancé une campagne pour une restitution des pièces du Parthénon .

Si certains pays comme le Vatican qui a restitué en mars dernier trois pièces pillées deux-cent ans auparavant et conservées depuis lors dans les musées du Vatican, se montrent coopératifs, d’autres comme le Royaume Uni refusent de revenir sur leur position.

Lorsque le 11 janvier dernier Londres annonce la conservation des frises du Parthénon, c’est la douche froide pour les Grecs dont les espoirs avaient été réveillés par un article publié dans, The telegraph, laissant entendre qu’un accord avec George Osborne, le président du British Museum était sur le point d’être conclu.

« Le gouvernement Britannique a une position ferme et de longue date sur les sculptures », argue le premier ministre Boris Johnson, « à savoir qu’elles ont étés acquises légalement par Lord Elgin en vertu de loi en vigueur à l’époque et que les administrateurs du British Museum en sont légalement propriétaires depuis leur acquisition ».

Acquisition légale ou pillage en temps d’occupation ? Quoi qu’il en soit, le gouvernement Britannique ne semble pas disposer à la concession.

Michelle Donelan, la ministre de la culture Britannique semble du même avis. Elle affirme : « ces frises sont des atouts de notre pays dont nous avons pris soin ». Dans son discours, rien d’équivoque : « J’ai été très claire à ce sujet » ajoute-t-elle lors d’une interview de la BBC, « je ne pense pas qu’elles [les frises] devraient retourner en Grèce », balayant ainsi les revendications Grecques.


Elle évoque une « boîte de Pandore », céder les frises reviendrait à « ouvrir la porte sur la question de l’intégralité de nos [leurs] contenus ».

Et pour cause : d’après un article paru sur Euro News en mars dernier, « la querelle entre Athènes et Londres s’inscrit dans un vaste mouvement de restitution en cours entre plusieurs états européens et leurs anciennes Colonies ».

En effet, nombreux sont les anciens peuples colonisés qui, à l’instar de la Grèce demandent la restitution de trésors ancestraux pillés à l’époque des empires coloniaux. On peut citer en exemple ce tambour parleur pillé par la France en 1916, qui s’apprête à retourner chez lui, en côte d’Ivoire.

Article Figaro

Article Euronews

Article Le Point

Article BBC

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