En octobre 2022, ils projetaient le contenu d’un pot de sauce tomate sur Les Tournesols de Van Gogh.
En novembre 2023, ils attaquaient au marteau la Vénus de Velasquez.
Ce même mois, ce sont quelques 150 militants de Green Peace, Les amis de la terre ou encore Extinction France, qui ont mené une action coup de poing devant le ministère de la transition écologique afin de « dénoncer l’inaction climatique » du gouvernement.
On est lundi matin et devant les ministères français 150 militants se pressent. Sur les banderoles qu’ils arborent, on peut lire « ministère de la trahison écologique » ou encore « fermé pour inaction climatique » et autres punchlines qui ne manquent pas de sel. Ils ont symboliquement muré l’entrée des ministères à l’aide de parpaings. « La police est intervenu pour évacuer les manifestants peu après neuf heures », note Le Point, « gaz lacrymogène à l’appui », ajoute actu.fr.
Pour ces militants, il s’agit avant tout de faire entendre leur voix, « de se faire entendre d’un gouvernement et d’Emmanuel Macron, qui sont sourds aux appels des scientifiques et des citoyenne et citoyens », déclare Gaëlle Nourry Gardien, porte-parole de ANV-COP21. « Sonner l’alarme », résume Le Parisien.
Au centre de leurs revendications, la lutte contre les passoires thermiques, le recours massif aux énergies fossiles mais aussi la relance du nucléaire.
Le chef de l’Élysée ne semble pas de cet avis. Il réagit, qualifiant cette action de « très agressive et sans argument ». Il poursuit: « nous sommes un pays où le CO2 par habitant est l’un des plus faibles d’Europe », et ce justement « grâce au nucléaire français ». « Il ne faut pas se tromper, ça ne se fait pas les bras croisés en disant “vous ne faites rien” », ajoute-t-il.
En outre, ces méthodes sont loin d’obtenir la majorité des suffrages. Une étude réalisée à la fin du mois de juin, montre en effet, selon L’Express, que « l’opinion publique est massivement opposée à toute forme d’action écologiste radicale. À commencer par le fait d’asperger de liquide, des chefs-d’œuvre de la peinture, une action rejetée à 88 % par les personnes interrogées. »
« Incompréhensibles pour le plus grand nombre, elle pourrait même éloigner de la cause environnementale, ceux qu’il reste à convaincre en assimilant l’engagement pour le climat et la biodiversité à la violence, au sectarismes voir au terrorisme », note Le Monde. En somme, des actions qui semblent desservir la cause climatique de par leur aspect extrémiste et catastrophiste.
Cependant, France 24 évoque « l’éveil d’une génération climat » ayant grandi dans un climat d’éco-anxiété, et frustrée par l’inaction des gouvernements. Aussi, face à l’urgence climatique, cette génération est, à l’image de Rosa, Parks, ou encore de Henry David Thoreau, « le premier des indignés », « de plus en plus tentée par la désobéissance civile », constate France 24, une manière de faire exister, un combat dont on ne voudrait guère entendre parler.
« Le gouvernement prétend agir contre l’urgence climatique et sociale, mais la majorité de ses annonces sont vides de sens. Dernière Rénovation rappelle qu’à peine 3,5 % des rénovations globales annoncées ont été financées en 2022 », rappelle le mouvement sur X (anciennement Twitter).
Par ailleurs, comme le constatait Le Monde en novembre 2022, suite à l’attaque des tournesols de Van Gogh par deux ados armés de sauce tomate, « force est de constater que leur modeste attentat, sans même abîmer l’œuvre visée, a soulevé une attention médiatique et une indignation collective très supérieures à ce que suscitent habituellement les décisions et les politiques publiques qui ancrent chaque jour un peu plus le monde sur une trajectoire de catastrophe. »
En effet, combien de citoyens français sont au courant des projets menés par Total Énergie au Ouganda? Projet que les ONG déplorent pourtant comme un «désastre » pour la population, qui « a dévasté les moyens de subsistance de milliers de personnes » et « contribuera à la crise climatique mondiale » et dont elles demandent l’arrêt.